Le GIEC a
publié
dernièrement son 5ème rapport. Le seul scénario qui permet de ne pas
dépasser un réchauffement de plus de 2°C à la fin du siècle implique
une baisse d'au moins 50 % des émissions
en 2030 par rapport à 2010 pour les pays développés et de 50 % en 2050
pour l'ensemble de la planète, avant d'aller vers une réduction de 98 %
à la fin du siècle. Nous avons une lourde responsabilité entre les
mains.
Pour plus de détail, vous pouvez lire cet article qui donne des clefs de lecture de ce 5ème rapport :
http://blogs.mediapart.fr/blog/antoine-bonduelle/170414/stopper-le-rechauffement-le-mode-demploi-du-giec Par Antoine
Bonduelle, expert
du Réseau Action Climat - France.
On y trouve ce tableau extrait du rapport, et qui résume bien
le défi :
(Image source : http://static.mediapart.fr/files/media_64525/giec2.png )
On voit que seul le scénario RCP 2.6 nous permet de ne pas dépasser une
concentration de 450 ppm de CO2eq en 2100 et donc d'éviter une
hausse de plus de 2°C à la fin du siècle.
Ce scénario implique :
- au niveau mondial une baisse
d'au moins 50 %
(fourchette : 72 à 41 %) des
émissions de GES en 2050 par rapport à 2010, et de 98 % en 2100.
- pour les pays développés une baisse d'au moins 50 % des émissions
en 2030 par rapport à 2010, en tant que première étape urgente
avant d'aller encore plus bas évidement. (sachant que depuis 2010 on
n'a pas encore pris ce chemin d'une baisse annuelle d'au moins 2,5 %).
Eric MUSCAT
24/04/2014
09/03/2014
La rénovation énergétique des logements a besoin d’innovation sociale
Diviser au moins par 4 la consommation énergétique de l'habitat implique des travaux
importants, bien pensés et très soignés. Ceux-ci introduisent souvent des équipements totalement nouveaux
dans l’habitat : isolation renforcée, frein-vapeur, VMC double flux, triple vitrage,
chaudière à condensation …
A l’image de l’informatisation des foyers dans les années 80, comment imaginer que les usagers puissent utiliser correctement ces technologies sans un minimum de compréhension de leur fonctionnement ? Le défi est plus grand encore pour les propriétaires qui, face à la jungle des entreprises du bâtiment, doivent pouvoir dialoguer efficacement avec les professionnels, définir puis exiger un niveau suffisant de performance et avoir un œil critique sur les travaux.
L’écueil à éviter, et qui pourtant se rencontre très souvent, est de tuer le gisement d’économie avec une rénovation trop légère. Quant à la réalisation d’une partie des travaux par les propriétaires, elle doit être favorisée car elle constitue une partie de la réponse au défi de la rénovation, permettant une forte baisse du coût de réalisation. Bien sûr elle implique des compétences spécifiques.
Ainsi, de part son ampleur et son impact dans le quotidien, la rénovation énergétique de l’habitat constitue un important enjeu non seulement économique et écologique mais également social. Comment permettre à chacun de prendre ses responsabilités et d’être acteur dans la transformation énergétique de son l’habitat, et au-delà, dans la transition écologique de sa ville ? Comment développer de l’entraide locale ? Comment développer une culture de la mutualisation des ressources, incontournable dans le monde qui se dessine, sobre en énergie et en matière première ?
Le développement de réseaux citoyens d’échanges de compétences à l’échelon local, le tissage d’un savoir partagé entre habitants, peuvent constituer des réponses particulièrement adaptées à ces enjeux.
Rénov’ensemble est un groupe d’habitants lancé à la rentrée 2013 au sein de la MJC Lorraine à Vandoeuvre-lès-Nancy. Il se fixe comme objectif d’accompagner ses membres dans ce développement individuel et collectif. Il n’y a pas d’experts et de non experts au sein du groupe, il n’y a que des personnes qui viennent chercher des ressources et partager les leurs, animer le partage des savoirs d’un coté et bénéficier de l’activité du groupe de l’autre. Les experts, au sein des Espaces Info-Energie, des entreprises ou ailleurs sont de précieux appuis pour nous, mais restent des ressources externes. L’intelligence collective que nous construisons nous permet d’identifier et de prendre en main nos besoins individuels et collectifs, puis de leur construire une réponse parfaitement adaptée.
Dans cet esprit, nous avons une activité basés sur l’échange. Nous accueillons au sein du groupe aussi bien les propriétaires d'une maison individuelle que les copropriétaires, voir des locataires intéressés par la question, sur le bassin de Nancy et de ses environs.
Nous organisons et capitalisons des retours d'expériences très précis au sujet de travaux menés ou en cours, internes ou externes au groupe. Basés sur des visites de terrain, nous analysons ensemble aussi bien les réussites que les échecs. Cela peut servir d’inspiration pour celui qui veut se lancer à son tour.
Par ailleurs nous capitalisons et diffusons au sein du groupe des informations pratiques, connaissances et outils : Echange d’avis sur les entreprises locales (qualité, coût, relation client…), répertoires de ressources (personnes, structures, documents), outils d’aide aux choix de scénarios de rénovation, outils de gestion de projet ou encore de contenus pédagogiques de sensibilisation. Certains outils sont construits sur mesure par nous-mêmes. Enfin nous sommes un lieu de rencontre et d’échange libre entre habitants, autour de la rénovation énergétique et bien au-delà.
Notre jeune groupe accueille avec plaisir et sur une durée libre toute personne souhaitant prendre en main la rénovation énergétique de son logement, et apporter sa pierre à la construction de notre réseau intelligent !
Eric MUSCAT
A l’image de l’informatisation des foyers dans les années 80, comment imaginer que les usagers puissent utiliser correctement ces technologies sans un minimum de compréhension de leur fonctionnement ? Le défi est plus grand encore pour les propriétaires qui, face à la jungle des entreprises du bâtiment, doivent pouvoir dialoguer efficacement avec les professionnels, définir puis exiger un niveau suffisant de performance et avoir un œil critique sur les travaux.
L’écueil à éviter, et qui pourtant se rencontre très souvent, est de tuer le gisement d’économie avec une rénovation trop légère. Quant à la réalisation d’une partie des travaux par les propriétaires, elle doit être favorisée car elle constitue une partie de la réponse au défi de la rénovation, permettant une forte baisse du coût de réalisation. Bien sûr elle implique des compétences spécifiques.
Ainsi, de part son ampleur et son impact dans le quotidien, la rénovation énergétique de l’habitat constitue un important enjeu non seulement économique et écologique mais également social. Comment permettre à chacun de prendre ses responsabilités et d’être acteur dans la transformation énergétique de son l’habitat, et au-delà, dans la transition écologique de sa ville ? Comment développer de l’entraide locale ? Comment développer une culture de la mutualisation des ressources, incontournable dans le monde qui se dessine, sobre en énergie et en matière première ?
Le développement de réseaux citoyens d’échanges de compétences à l’échelon local, le tissage d’un savoir partagé entre habitants, peuvent constituer des réponses particulièrement adaptées à ces enjeux.
Rénov’ensemble est un groupe d’habitants lancé à la rentrée 2013 au sein de la MJC Lorraine à Vandoeuvre-lès-Nancy. Il se fixe comme objectif d’accompagner ses membres dans ce développement individuel et collectif. Il n’y a pas d’experts et de non experts au sein du groupe, il n’y a que des personnes qui viennent chercher des ressources et partager les leurs, animer le partage des savoirs d’un coté et bénéficier de l’activité du groupe de l’autre. Les experts, au sein des Espaces Info-Energie, des entreprises ou ailleurs sont de précieux appuis pour nous, mais restent des ressources externes. L’intelligence collective que nous construisons nous permet d’identifier et de prendre en main nos besoins individuels et collectifs, puis de leur construire une réponse parfaitement adaptée.
Dans cet esprit, nous avons une activité basés sur l’échange. Nous accueillons au sein du groupe aussi bien les propriétaires d'une maison individuelle que les copropriétaires, voir des locataires intéressés par la question, sur le bassin de Nancy et de ses environs.
Nous organisons et capitalisons des retours d'expériences très précis au sujet de travaux menés ou en cours, internes ou externes au groupe. Basés sur des visites de terrain, nous analysons ensemble aussi bien les réussites que les échecs. Cela peut servir d’inspiration pour celui qui veut se lancer à son tour.
Par ailleurs nous capitalisons et diffusons au sein du groupe des informations pratiques, connaissances et outils : Echange d’avis sur les entreprises locales (qualité, coût, relation client…), répertoires de ressources (personnes, structures, documents), outils d’aide aux choix de scénarios de rénovation, outils de gestion de projet ou encore de contenus pédagogiques de sensibilisation. Certains outils sont construits sur mesure par nous-mêmes. Enfin nous sommes un lieu de rencontre et d’échange libre entre habitants, autour de la rénovation énergétique et bien au-delà.
Notre jeune groupe accueille avec plaisir et sur une durée libre toute personne souhaitant prendre en main la rénovation énergétique de son logement, et apporter sa pierre à la construction de notre réseau intelligent !
Eric MUSCAT
24/01/2014
Désintox’ énergétique : Ma maison est-elle concernée ?
Une maison
qui fait 100 km par jour.
Nous
sommes de plus en plus
nombreux à nous préoccuper du changement climatique, de
la pollution et plus généralement de la
pression écologique et sociale qu’impose à tous un mode de vie vorace en ressource. La
consommation à outrance, c’est fini !
Vivent les produits bruts et locaux, les déplacements en vélo, le
train, le
covoiturage. Malheureusement il y a une ombre au tableau, une
traitresse qui
s’emploie à ruiner nos efforts. En douce, sans rien dire, elle continue
à
tourner à plein gaz jour et nuit. Ce coupable, c’est notre habitation
elle-même !
Une
maison lambda, classiquement
peu performante d’un point de vue thermique, peut facilement rejeter en
un an 4,5
tonnes de CO2 dans l’atmosphère, soit autant qu’une voiture
moyenne
parcourant 100 km tous les jours de l’année ! (1)
Pourtant,
le rejet annuel de CO2
de 7 milliards de terriens ne devrait pas dépasser 1,6 tonne par
personne pour
rester dans les limites de ce que peut absorber la biosphère. Pour un
foyer de
4 personnes, cette maison classiquement mal isolée accapare ainsi à
elle seule les
trois-quarts de cette limite. Celle-ci se trouve allègrement dépassée
en y
ajoutant les émissions CO2 des autres activités (se nourrir,
s’habiller, se déplacer…). Au bilan, nos rejets de gaz à effet de serre
sont en
moyenne en France 4 fois trop importants.
Un système en
voie d’effondrement.
Assumer
sa responsabilité de
citoyen et tout particulièrement de propriétaire de son logement, c’est
prendre
conscience de la violence de son impact sur la planète et agir en
conséquence.
C’est également être au clair sur l’influence inverse, celle qu’exerce
le
système écologique sur ses propres conditions matérielles de vie.
Or
ce système est, selon de
nombreux spécialistes, en crise ou en passe de l’être sur à peu près
tous les
plans. Le plus connu est le changement climatique. On parle moins, à
dessein,
de la déplétion des ressources pétrolières, qui va conduire à une crise
énergétique probablement avant 2020 (peut-être avant 2015) (2). Une
déferlante
de technologies vertes et numériques pourrait-elle préserver notre mode
de
vie ? Peut-être, si ces appareils n’étaient pas dépendants de
ressources
métalliques et minières en voie d’épuisement et donc à l’extraction de
plus en
plus couteuse en énergie (3). Chaque problème pris isolément pourrait
être
surmontable. Mais leurs imbrications mutuelles conduisent à des
évolutions non
linéaires et permettent de prévoir, selon les modélisations du Club de
Rome de
1972 étonnement fiables puisque confirmées en 2012, à un effondrement
du
système mondial actuel avant 2030. L’effondrement caractérise une
société qui
devient de moins en moins capable de satisfaire les besoins
élémentaires de sa
population. Certains pays y sont déjà.
Au
jeu de l’interdépendance
entre sa cellule de vie et le système environnant, ces perspectives à
peine
croyables susciteront au choix la mobilisation générale ou le déni.
Alors pourquoi
rénover ?
Dans
ce contexte les raisons ne
manquent pas de transformer dès maintenant nos habitations en un espace
sobre
en énergie : Limiter ses rejets de
CO2, ralentir le changement climatique, renforcer sa
résilience et
celle du collectif face au choc énergétique, contribuer à rendre ce
choc moins
violent, faire preuve d’équité vis-à-vis des générations futures en
leur
laissant de l’énergie fossile, acquérir des compétences utiles dans un
monde en
sevrage énergétique, faire des économies sur la facture, améliorer le
confort
(une maison bien isolée est aussi une maison plus confortable), et
enfin
préserver la valeur de son bien face à la concurrence des constructions
neuves
au standard BBC.
Sans forcement se jeter tête baissée dans un projet
de rénovation lourde, chacun devrait au moins étudier sérieusement la
faisabilité technique et l’intérêt écologique et économique de
différents
scénarios comparativement au statut quo, lui-même non exempt de coûts.
Cette
démarche permet de mettre son habitation sur la meilleure route pour
l’avenir,
en toute connaissance de cause.
Eric
MUSCAT
1) Maison
chauffée au gaz - 120 m2 – consommation
de 22 000 kWh/an. Gaz: 206 g de CO2/kWh. Voiture émettant 124 g de
CO2/Km.
( 2)
Voir les
présentations de 2013 de Jean Laherrère sur
www.aspofrance.org
(3)
Livre de
Philippe Bihouix : Quel futur
pour les métaux ?, 2010.
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